Pourquoi travailler sur des calligrammes ? Sans doute parce que c'est une occasion de s'offrir un double plaisir, celui de la poésie et de la forme plastique que l'on donne au texte poétique. Au-delà du côté ludique que l'on peut mettre en avant, c'est aussi un travail sur un genre poétique fort ancien et sérieux qui nous a intéressées et aussi la question de la lecture qui est posée par ce type d'écriture.
C'est donc à la fois sur la réception et la production que cet atelier invite, en classe de LE.
Les Ménines de Vélasquez… Comment nous “parle” aujourd’hui une telle œuvre? Quelles sont les réactions que des jeunes ou des moins jeunes peuvent éprouver face à ce tableau : admiration, fascination, indifférence ? Comment les dépasser ou en comprendre les raisons ? Comment en “percer le mystère”, non pas pour avoir la “réponse”, mais pour comprendre comment fonctionne ce qu’on a reconnu comme un chef-d’œuvre, et au-delà, apprendre à regarder autrement ?
Enseignante depuis 25 ans en ZEP ou en zone réputée "difficile" (collège et lycée aux Minguettes, à Vénissieux), il a bien fallu que je me pose la question de comment faire rencontrer les grandes œuvres à mes élèves. En espagnol, nous n'avons que l'embarras du choix : nos manuels regorgent de textes littéraires devenus des mythes pour le monde entier ou de chefs d'œuvre de la peinture, aujourd'hui références obligées. Pour qui ? Certainement pas pour nos élèves, surtout quand ils sont d'origine populaire.