Les Ménines, Don Quichotte. Pour eux aussi !

Enseignante depuis 25 ans en ZEP ou en zone réputée "difficile" (collège et lycée aux Minguettes, à Vénissieux), il a bien fallu que je me pose la question de comment faire rencontrer les grandes œuvres à mes élèves. En espagnol, nous n'avons que l'embarras du choix : nos manuels regorgent de textes littéraires devenus des mythes pour le monde entier ou de chefs d'œuvre de la peinture, aujourd'hui références obligées. Pour qui ? Certainement pas pour nos élèves, surtout quand ils sont d'origine populaire. Pourtant, cet accès au patrimoine littéraire et artistique — tout comme au patrimoine technique et scientifique — me semble à double titre un enjeu de démocratie : accès à la culture pour tous et aux enjeux et ruptures qui ont présidé à la conception et à l'élaboration de ces grandes réalisations. Car toutes ces grandes œuvres ont toujours été le théâtre de questionnements, doutes, renversements, prises de risque, etc. qui sont toujours d'une brûlante actualité, à tel point qu'encore aujourd'hui on n'en a pas fini d'en "faire le tour". La compréhension de l'œuvre, de sa signification et des conditions de son élaboration sont des facteurs de construction, non seulement de savoir, mais de la personne, pour nos élèves.

Je prendrai ici deux exemples de "grandes œuvres" que j'ai eu l'occasion de travailler avec mes élèves: Les ménines de Vélasquez et Don Quichotte de Cervantès.

Auteurs: 
Maria-Alice Médioni